Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/141

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vant moi une jeune fille qui revenait de la fontaine, portant sur sa tête une de ces longues amphores antiques à la forme délicieuse ; elle passait en chantant, et elle chantait cette chanson que je vous ai dite. Oh ! si vous saviez quelle impression je ressentis alors ! Je fermai les yeux, je laissai tomber ma tête dans mes mains : mer, cité, temples, tout disparut, jusqu’à cette fille de la Grèce, qui venait comme une fée de me faire reculer de trois ans et de me transporter dans le salon de la princesse Bel… Alors je vous revis ; j’entendis de nouveau votre voix ; je vous regardai avec extase ; puis tout-à-coup une profonde douleur s’empara de mon ame ; car vous n’étiez déjà plus la jeune fille que j’avais tant aimée, et qu’on appelait Pauline de Meulien ; vous étiez la comtesse Horace de Beuzeval. Hélas !… hélas !

— Oh ! oui, hélas ! murmura Pauline.

Nous restâmes tous deux quelques instans