Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/145

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trois fois nous vîmes le sanglier traverser des allées, et chaque fois les chiens le suivaient plus rapprochés. Enfin il alla s’appuyer contre un gros chêne, se retourna et fit tête à la meute. C’était au bord d’une clairière sur laquelle donnaient justement les fenêtres du pavillon ; de sorte que madame de Lucienne et ma mère se trouvèrent parfaitement pour ne rien perdre du dénouement.

Les chasseurs étaient placés en cercle à quarante ou cinquante pas de distance du lieu où se livrait le combat ; les chiens, excités par une longue course, s’étaient jetés tous sur le sanglier, qui avait presque disparu sous leur masse mouvante et tachetée. De temps en temps un des assaillans était lancé à huit ou dix pieds de hauteur, et retombait en hurlant et tout ensanglanté ; puis il se rejetait au milieu de la meute, et, tout blessé qu’il était, revenait contre son ennemi. Ce combat dura un quart d’heure à