Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/157

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un souvenir quelconque de son passage. En se mettant à table, les deux jeunes officiers demandèrent à leur parent s’il parlait anglais ; mais, quoique le comte connût cette langue aussi bien que la nôtre, il répondit modestement qu’il n’en entendait pas un mot, et pria ces messieurs de vouloir bien, lorsqu’ils désireraient qu’il y prît part, soutenir la conversation en français.

Cette déclaration donna une grande latitude aux convives, et dès le premier service le comte s’aperçut qu’il était l’objet d’une raillerie continue. Cependant il dévora tout ce qu’il entendit, le sourire sur les lèvres et la gaité dans les yeux ; seulement ses joues devinrent plus pâles, et deux fois ses dents brisèrent les bords du verre qu’il portait à sa bouche. Au dessert le bruit redoubla avec le vin de France, et la conversation tomba sur la chasse ; alors on demanda au comte quel genre de gibier il chassait en France, et de