Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/162

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lut rien entendre. Ils reconnurent d’abord qu’ils avaient eu tort la veille, que leur conduite était celle de jeunes fous. Le comte les remercia de leurs excuses, mais refusa de les accepter. Ils lui offrirent alors de choisir l’un d’eux, et de se battre avec lui, s’il se croyait trop offensé pour que la chose put se passer sans réparation. Le comte répondit avec ironie que ses principes religieux lui défendaient de verser le sang de son prochain ; que, de son côté, il retirait les paroles amères qu’il avait dites ; mais que, quant à cette chasse, rien au monde ne pouvait l’y faire renoncer. À ces mots, il invita ces messieurs à monter à cheval et à le suivre, les prévenant, au reste, que, s’ils ne voulaient pas l’honorer de leur compagnie, il n’irait pas moins attaquer la tigresse tout seul. Cette décision était prononcée d’une voix si ferme, et paraissait tellement inébranlable, qu’ils ne tentèrent même plus de l’y faire renoncer, et que, montant à cheval de leur côté, ils vinrent le rejoindre à