Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est trop tard, nous sommes reconnus, l’animal sait que nous sommes là ; et je ne veux pas en quittant l’Inde, que je ne reverrai probablement jamais, laisser une fausse opinion de moi, même à un tigre. En avant, messieurs ! — Et le comte poussa son cheval pour gagner, en longeant les marais, le rocher du haut duquel on dominait les roseaux où la tigresse avait mis bas.

En arrivant au pied du rocher, un second rugissement se fit entendre, mais si fort et si rapproché, que l’un des chevaux fit un écart et que son cavalier manqua d’être désarçonné ; tous les autres, l’écume à la bouche, les naseaux ouverts et l’œil hagard, frissonnaient et tremblaient sur leurs quatre pieds comme s’ils venaient de sortir de l’eau glacée. Alors les cavaliers descendirent, les montures furent confiées aux domestiques, et le comte, le premier, commença de gravir le point élevé du haut duquel il comptait examiner le terrain.