Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/174

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d’une jeune fille entourée de ce prestige, soit restée dans son imagination, où si peu d’événemens avaient encore laissé leur trace. Aussi, lorsque, quelques jours après la scène que je viens de vous raconter, nous vîmes arriver deux cavaliers par la grande allée du château, et qu’on annonça M. Paul de Lucienne et M. le comte Horace de Beuzeval, pour la première fois de ma vie je sentis mon cœur battre à un nom, un nuage me passa sur les yeux, et je me levai avec l’intention de fuir ; ma mère me retint, ces messieurs entrèrent.

Je ne sais ce que je leur dis d’abord ; mais certes je dus paraître bien timide et bien gauche ; car lorsque je levai les yeux, ceux du comte Horace étaient fixés sur moi avec une expression étrange et que je n’oublierai jamais ; cependant, peu à peu, j’écartai cette préoccupation et je redevins moi-même ; alors je pus le regarder et l’écouter comme si je regardais et j’écoutais Paul.