Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/229

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de Burcy, il avait trouvé le château qu’il n’avait pas visité depuis trois ans dans un délabrement affreux : à peine s’il y avait une chambre où le vent et la pluie ne pénétrassent point ; il était en conséquence inutile que je songeasse pour cette année à aller le rejoindre ; je ne sais pourquoi, mais je m’attendais à cette lettre, elle me fit donc moins d’effet que la première.

Quelques jours après nous lûmes dans notre journal la première nouvelle des assassinats et des vols qui effrayèrent la Normandie ; une troisième lettre d’Horace nous en dit quelques mots à son tour ; mais il ne paraissait pas attacher à ces bruits toute l’importance que leur donnaient les feuilles publiques. Je lui répondis pour le prier de revenir le plus tôt possible : ces bruits me paraissaient un commencement de réalisation pour mes pressentimens.

Bientôt les nouvelles devinrent de plus en plus effrayantes ; c’était moi qui, à mon tour, avais des tristesses subites et des rêves affreux ; je n’osais plus écrire à Horace, ma dernière