Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous descendîmes dans le parc, l’Orne le traversait. Sur une des rives de ce petit fleuve une charmante barque était amarrée ; sa forme était longue et étrange, j’en demandai la cause. Horace me dit qu’elle était taillée sur le modèle des barques javanaises, et que ce genre de construction augmentait de beaucoup sa vitesse. Nous y descendîmes, Horace, Henri et moi ; le Malais se mit à la rame, et nous avançâmes rapidement aidés par le courant. En entrant dans la mer Horace et Henri déroulèrent la longue voile triangulaire qui était liée autour du mât, et sans le secours des rames nous marchâmes avec une rapidité extraordinaire.

C’était la première fois que je voyais l’Océan : ce spectacle magnifique m’absorba tellement que je ne m’aperçus pas que nous gouvernions vers une petite barque qui nous avait fait des signaux. Je ne fus tirée de ma rêverie que par la voix d’Horace, qui héla un des hommes de la barque.

— Holà ! hé ! monsieur le marinier, lui