Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/243

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L’heure du dîner s’approchait, nous regagnâmes l’embouchure de la rivière ; mais le flux s’était retiré, il n’y avait plus assez d’eau pour nous porter jusqu’au parc : nous fûmes obligés de descendre sur la grève et de remonter par les dunes.

Là je fis le chemin que vous-même fîtes trois ou quatre nuits après : je me trouvai sur les galets d’abord, puis dans les grandes herbes ; enfin je gravis la montagne, j’entrai dans l’abbaye, je vis le cloître et son petit cimetière, je suivis le corridor, et de l’autre côté d’un massif d’arbres je me retrouvai dans le parc du château.

Le soir se passa sans aucune circonstance remarquable ; Horace fut très-gai, il parla pour l’hiver prochain d’embellissemens à faire à notre hôtel de Paris, et pour le printemps d’un voyage : il voulait emmener ma mère et moi en Italie, et peut-être acheter à Venise un de ses vieux palais de marbre, afin d’y aller passer les saisons du carnaval : Henri était beaucoup moins libre d’esprit, et parais-