Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

clos ; je voulus ouvrir la porte du corridor, soit maladresse, soit précaution, le Malais l’avait fermée aussi en se retirant : j’étais prisonnière. Je me rappelai alors que les fenêtres de la bibliothèque donnaient comme les miennes sur le préau, je tirai le verrou, et par un de ces mouvemens bizarres qui font succéder le plus grand courage à la plus grande faiblesse, j’y entrai sans lumière car ceux qui venaient à cette heure pouvaient n’être pas Horace et ses amis, et ma lumière dénonçait que la chambre était habitée. Les volets étaient poussés seulement, j’en écartai un, et au clair de la lune j’aperçus distinctement un homme qui venait d’ouvrir l’un des battans de la grille et le tenait entrebâillé, tandis que deux autres, portant un objet que je ne pouvais distinguer, franchissaient la porte que leur compagnon referma derrière eux. Ces trois hommes ne s’avançaient pas vers le perron, mais tournaient autour du château ; cependant, comme le chemin qu’ils suivaient les rapprochait de moi, je commençai à reconnaître la forme du fardeau qu’ils portaient ; c’était un corps