Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/272

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trois hommes, n’étaient-ce pas le comte et ses deux amis ; Horace, Max et Henri, qui enlevaient une femme !… eux seuls en effet pouvaient avoir la clef du parc : entrer ainsi librement sans être vus ni inquiétés ; plus de doute, c’était cela. Voilà pourquoi le comte n’avait pas voulu me laisser venir au château ; voilà pourquoi il m’avait reçue si froidement ; voilà pourquoi il avait prétexté une partie de chasse. L’enlèvement de cette femme était arrêté avant mon arrivée ; l’enlèvement était accompli. Le comte ne m’aimait plus, il aimait une autre femme, et cette femme était dans le château : dans le pavillon sans doute !

Oui ; et le comte, pour s’assurer que je n’avais rien vu, rien entendu, que j’étais enfin sans soupçons, était remonté par l’escalier de la bibliothèque, avait poussé la boiserie, écarté mes rideaux, et, certain que je dormais, était retourné à ses amours. Tout m’était expliqué, clair et précis comme si je l’eusse vu. En un instant ma jalousie avait percé l’obscurité, abattu les murailles ; rien