Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/273

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ne me restait plus à apprendre : je sortis, j’étouffais !

On avait déjà effacé la trace des pas, le râteau avait nivelé le sable. Je suivis l’allée de tilleuls, je gagnai le massif de chênes, je vis le pavillon, je tournai autour : il était clos et semblait inhabité, comme la veille. Je rentrai au château, je montai dans ma chambre, je me jetai dans cette bergère où la nuit précédente j’avais passé de si cruelles heures, et je m’étonnai de mon effroi !… C’était l’ombre, c’étaient les ténèbres, ou plutôt c’était l’absence d’une passion violente, qui avait ainsi affaibli mon cœur !…

Je passai une partie de la journée à me promener dans ma chambre, à ouvrir et fermer la fenêtre, attendant le soir avec autant d’impatience que j’avais la veille de crainte de le voir venir. On vint m’annoncer que le dîner était servi. Je descendis ; je vis, comme le matin, un seul couvert, et près du couvert une lettre. Je reconnus l’écriture d’Horace, et je brisai vivement le cachet.