Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lais là, d’où il était venu : j’étais décidée à suivre l’escalier.

Je regardai la pendule, elle marquait huit heures un quart ; j’allai à mes volets, ils n’étaient pas fermés. Sans doute il n’y avait rien à voir cette nuit, puisque la précaution de la veille n’avait pas été prise : j’ouvris la fenêtre.

La nuit était orageuse, j’entendais le tonnerre au loin, et le bruit de la mer qui se brisait sur la plage venait jusqu’à moi. Il y avait dans mon cœur une tempête plus terrible que celle de la nature, et mes pensées se heurtaient dans ma tête plus sombres et plus pressées que les vagues de l’océan. Deux heures s’écoulèrent ainsi sans que je fisse un mouvement, sans que mes yeux quittassent une petite statue perdue dans un massif d’arbres : il est vrai que je ne la voyais pas.

Enfin je pensai que le moment était venu : je n’entendais plus aucun bruit dans le château ; cette même pluie qui, pendant cette même