Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/289

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le verre contenait du poison ; — quant à la lettre, je vais vous la dire :

— Hésitez-vous à me la montrer, m’écriai-je, et n’êtes-vous confiante qu’à demi ?

— Je l’ai brûlée, me répondit Pauline ; mais soyez tranquille : je n’en ai pas oublié une parole.

« Vous avez voulu que la carrière du crime fût complète pour moi, Pauline : vous avez tout vu, tout entendu : je n’ai donc plus rien à vous apprendre : vous savez qui je suis, ou plutôt ce que je suis.

» Si le secret que vous avez surpris était à moi seul, si nulle autre vie que la mienne n’était en jeu, je la risquerais plutôt que de faire tomber un seul cheveu de votre tête. Je vous le jure, Pauline.

» Mais une indiscrétion involontaire, un signe d’effroi arraché à votre souvenir, un mot échappé dans vos rêves, peut conduire à l’échafaud non seulement moi, mais encore deux autres hommes. Votre mort assure trois existences : il faut donc que vous mouriez.