Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/290

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» J’ai eu un instant l’idée de vous tuer pendant que vous étiez évanouie ; mais je n’en ai pas eu le courage, car vous êtes la seule femme que j’aie aimée, Pauline : si vous aviez suivi mon conseil, ou plutôt obéi à mes ordres, vous seriez à cette heure près de votre mère. Vous êtes venue malgré moi : ne vous en prenez donc qu’à vous de votre destinée.

» Vous vous réveillerez dans un caveau où nuld n’est descendu depuis vingt ans, et dans lequel d’ici à vingt ans peut-être nul, ne descendra encore. N’ayez donc aucun espoir de secours, car il serait inutile. Vous trouverez du poison près de cette lettre : tout ce que je puis faire pour vous est de vous offrir une mort prompte et douce au lieu d’une agonie lente et douloureuse. Dans l’un ou l’autre cas, et quelque parti que vous preniez, à compter de cette heure, vous êtes morte.

» Personne ne vous a vue, personne ne vous connaît ; cette femme que j’ai tuée pour mettre Max et Henri d’accord, sera ensevelie à votre place, ramenée à Paris dans les caveaux de votre famille, et votre mère pleurera sur elle, croyant pleurer sur son enfant.