Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/293

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Enfin elle commença de lutter contre l’obscurité, comme j’allais bientôt moi-même commencer de lutter contre la mort. Peut-être l’animais-je de mes propres sentimens ; mais il me semblait qu’elle se cramponnait à la vie, et qu’elle tremblait de laisser éteindre ce feu qui était son ame. Bientôt l’agonie arriva pour elle avec toutes ses phases ; elle eut des lueurs brillantes, comme un moribond a des retours de force ; elle jeta des clartés plus lointaines qu’elle n’avait jamais fait, comme au milieu de son délire l’esprit fiévreux voit quelquefois au-delà des limites assignées à la vue humaine ; puis la langueur de l’épuisement leur succéda ; la flamme vacilla pareille à ce dernier souffle qui tremble aux lèvres d’un mourant ; enfin elle s’éteignit, emportant avec elle la clarté, qui est la moitié de la vie.

Je retombai dans l’angle de mon cachot. À compter de ce moment, je ne doutai plus : car, chose étrange, c’était depuis que j’avais cessé de voir la lettre et le poison que j’étais bien certaine qu’ils étaient là.

Tant que j’avais vu clair je n’avais point