Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/294

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fait attention au silence : dès que la lumière fut éteinte, il pesa sur mon cœur de tout le poids de l’obscurité. Au reste, il avait quelque chose de si funèbre et de si profond qu’eussé-je eu la chance d’être entendue, j’eusse hésité peut-être à crier. Oh ! c’était bien un de ces silences mortuaires qui viennent s’asseoir pendant l’éternité sur la pierre des tombes.

Une chose bizarre, c’est que l’approche de la mort m’avait presque fait oublier celui qui la causait : je pensais à ma situation, j’étais absorbée dans ma terreur ; mais je puis le dire, et Dieu le sait, si je ne pensai pas à lui pardonner, je ne songeai pas non plus à le maudire. Bientôt je commençai à souffrir de la faim.

Un temps que je ne pus calculer s’écoula, pendant lequel probablement le jour s’était éteint et la nuit était venue : car, lorsque le soleil reparut, un rayon, qui pénétrait par quelque gerçure du sol, vint éclairer la base d’un pilier. Je jetai un cri de joie, comme si ce rayon m’apportait un espoir.