Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/295

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Mes yeux se fixèrent sur ce rayon avec tant de persévérance que je finis par distinguer parfaitement tous les objets répandus sur la surface qu’il éclairait : il y avait quelques pierres, un éclat de bois et une touffe de mousse ; en revenant toujours à la même place, il avait fini par tirer de terre cette pauvre et débile végétation. Oh ! que n’aurais-je pas donné pour être à la place de cette pierre, de cet éclat de bois et de cette mousse, afin de revoir le ciel encore une fois à travers cette ride de la terre.

Je commençai à éprouver une soif ardente et à sentir mes idées se confondre : de temps en temps des nuages sanglans passaient devant mes yeux, et mes dents se serraient comme dans une crise nerveuse ; cependant j’avais toujours les yeux fixés sur la lumière. Sans doute elle entrait par une ouverture bien étroite, car lorsque le soleil cessa de l’éclairer en face, le rayon se ternit et devint à peine visible. Cette disparition m’enleva ce qui me restait de courage : je me tordis de rage et je sanglotai convulsivement.