Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/305

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des attentions plus respectueuses. Le plan convenu entre nous fut adopté : elle passa pour ma sœur et m’appela son frère : cependant j’obtins d’elle, en lui faisant comprendre la possibilité d’être reconnue par quelque personne qui l’aurait rencontrée dans les salons de Paris, qu’elle renonçât à l’idée de donner des leçons de langue et de musique. Quant à moi, j’écrivis à ma mère et à ma sœur que je comptais rester pendant un an ou deux en Angleterre. Pauline éleva encore quelques difficultés lorsque je lui fis part de cette décision ; mais elle vit qu’il y avait pour moi un tel bonheur à l’accomplir qu’elle n’eut plus le courage de m’en parler, et que cette résolution prit entre nous force de chose convenue.

Pauline avait hésité long-temps pour décider si elle révélerait ou ne révélerait pas son secret à sa mère, et si, morte pour tout le monde, elle serait vivante pour celle à qui elle devait la vie : moi-même je l’avais pressée de prendre ce parti, faiblement il est vrai : car il m’enlevait à moi cette position de protecteur qui me rendait si heureux à défaut d’un