Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/324

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Lorsque j’arrivai, beaucoup de personnes s’étaient déjà retirées ; les salons commençaient à s’éclaircir ; mais cependant il y restait encore assez de monde pour que j’y pénétrasse sans être remarqué. Bientôt j’aperçus ma mère assise et ma sœur dansant, l’une avec toute sa sérénité d’ame habituelle, l’autre avec une joie d’enfant. Je restai à la porte, je n’étais pas venu pour faire une reconnaissance au milieu d’un bal ; d’ailleurs je cherchais encore une troisième personne, je présumais qu’elle ne devait pas être éloignée. En effet, mon investigation ne fut pas longue : le comte Horace était appuyé au lambris de la porte en face de laquelle je me trouvais moi-même.

Je le reconnus au premier abord ; c’était bien l’homme que m’avait dépeint Pauline, c’était bien l’inconnu que j’avais entrevu aux rayons de la lune dans l’abbaye de Grand-Pré ; je retrouvai tout ce que je cherchais en lui, sa figure pâle et calme, ses cheveux blonds, qui lui donnaient cet air de première jeunesse, ses yeux noirs qui imprimaient à sa