Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/348

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fallait pour mettre ordre à mes affaires ; aussi, à peine rentré chez moi, je m’enfermai dans ma chambre.

Je ne me dissimulais pas que les chances du combat où j’étais engagé étaient hasardeuses ; je connaissais le sang-froid et l’adresse du comte, je pouvais donc être tué ; en ce cas-là j’avais à assurer la position de Pauline.

Quoique dans tout ce que je viens de te raconter je n’aie pas une fois prononcé son nom, continua Alfred, je n’ai pas besoin de te dire que son souvenir ne s’était pas éloigné un instant de ma pensée. Les sentimens qui s’étaient réveillés en moi lorsque j’avais revu ma sœur et ma mère s’étaient placés près du sien, mais sans lui porter atteinte ; et je sentis combien je l’aimais au sentiment douloureux qui me saisit lorsque, prenant la plume, je pensai que je lui écrivais pour la dernière fois peut-être. La lettre achevée, j’y joignis un contrat de rentes de 10,000 francs, et je mis le tout sous enveloppe à l’adresse du docteur Sercey, Grosvenor-Square, à Londres.