Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/349

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Le reste de la journée et une partie de la nuit se passèrent en préparatifs de ce genre ; je me couchai à deux heures du matin en recommandant à mon domestique de me réveiller à six.

Il fut exact à la consigne donnée ; c’était un homme sur lequel je savais pouvoir compter, un de ces vieux serviteurs comme on en trouve dans les drames allemands, que les pères lèguent à leurs fils et que j’avais hérité de mon père. Je le chargeai de la lettre adressée au docteur, avec ordre de la porter lui-même à Londres si j’étais tué. Deux cents louis que je lui laissai étaient destinés, en ce cas, à le défrayer de son voyage ; dans le cas contraire, il les garderait à titre de gratification. Je lui montrai, en outre, le tiroir où étaient renfermés, pour lui être remis si la chance m’était fatale, les derniers adieux que j’adressais à ma mère ; il devait, de plus, me tenir une voiture de poste prête jusqu’à cinq heures du soir, et, si à cinq heures je n’étais pas revenu, partir pour Versailles et s’informer de moi. Ces précautions prises, je montai à cheval ; à neuf