Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/364

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porte beaucoup comme médecin. Votre présence, votre voix même ont sur Pauline une influence visible… Je l’ai toujours remarqué, et tout-à-l’heure encore, comme je tenais sa main, votre nom seul prononcé accéléra d’une manière sensible le mouvement de son pouls. J’ai défendu que personne entrât dans son appartement aujourd’hui, que moi et ses femmes de chambre ; n’allez pas contre mon ordonnance.

— Est-ce donc dangereux ? m’écriai-je.

— Tout est dangereux pour une organisation ébranlée comme l’est la sienne : il aurait fallu que je pusse donner à cette femme un breuvage qui lui fit oublier le passé ; il y a en elle quelque souvenir, quelque chagrin, quelque regret qui la dévore.

— Oui, oui, répondis-je, rien ne vous est caché, et vous avez tout vu avec les yeux de la science… Non, ce n’est pas ma sœur, non, ce n’est pas ma femme, non, ce n’est pas ma maîtresse : c’est un être angélique, que j’aime au-dessus de tout, à qui cependant je ne puis rendre le bonheur et qui mourra dans mes bras avec sa couronne de vierge et de mar-