Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/366

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des statues ; puis je revins. Je rencontrai sur la porte un domestique qui sortait en courant ; il allait chercher le docteur ; Pauline avait éprouvé une nouvelle crise nerveuse, à la suite de laquelle le délire s’était emparé d’elle. Cette fois je n’y pus pas tenir, je me précipitai dans sa chambre, je me jetai à genoux, et je pris sa main qui pendait hors du lit ; elle ne parut pas s’apercevoir de ma présence ; sa respiration était entrecoupée et haletante, elle avait les yeux fermés et quelques mots sans suite et sans raison s’échappaient fiévreusement de sa bouche. Le docteur arriva.

— Vous ne m’avez pas tenu parole, me dit-il.

— Hélas ! elle ne m’a pas reconnu ! lui répondis-je.

Néanmoins, au son de ma voix, je sentis sa main tressaillir. Je cédai ma place au docteur, il s’approcha du lit, tâta le pouls de la malade et déclara qu’une seconde saignée était nécessaire. Cependant, malgré le sang tiré,