Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/367

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l’agitation alla toujours croissant ; le soir une fièvre cérébrale s’était déclarée.

Pendant huit jours et huit nuits, Pauline resta en proie à ce délire affreux, ne reconnaissant personne, se croyant toujours menacée et appelant sans cesse à son aide ; puis le mal commença à perdre de son intensité, une faiblesse extrême, une prostration complète de forces, succéda à cette exaltation insensée. Enfin, le matin du neuvième jour, en rouvrant les yeux après un sommeil un peu plus tranquille, elle me reconnut et prononça mon nom. Ce qui se passa en moi alors est impossible à décrire ; je me jetai à genoux, la tête appuyée contre son lit, et je me mis à pleurer comme un enfant. En ce moment le docteur entra, et, craignant pour elle les émotions, il exigea que je me retirasse ; je voulus résister ; mais Pauline me serra la main, en me disant d’une voix douce :

— Allez !…

J’obéis. Il y avait huit jours et huit nuits