Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/369

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l’Oberland, nous franchîmes le Brunig, et nous venions de visiter Altorf lorsque tu nous rencontras, sans pouvoir nous joindre, à Fluelen, sur les bords du lac des Quatre-Cantons.

Tu comprends maintenant pourquoi nous ne pûmes t’attendre : Pauline, en voyant ton intention de profiter de notre barque, m’avait demandé ton nom, et s’était rappelé t’avoir rencontré plusieurs fois, soit chez madame la comtesse M…, soit chez la princesse Bel… À la seule idée de se retrouver en face de toi, son visage prit une telle expression d’effroi que j’en fus effrayé, et que j’ordonnai à mes bateliers de s’éloigner à force de rames, quelque chose que tu dusses penser de mon impolitesse.

Pauline se coucha au fond de la barque, je m’assis près d’elle, et elle appuya sa tête sur mes genoux. Il y avait juste deux ans qu’elle avait quitté la France ainsi souffrante et appuyée sur moi. Depuis ce temps, j’avais tenu fidèlement l’engagement que j’avais pris : j’avais veillé sur elle comme un frère, je l’avais