Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/377

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Nous demeurâmes en silence jusqu’au moment où nous abordâmes. Pauline voulut marcher ; mais elle était si faible que ses genoux plièrent. Il commençait à faire nuit ; je la pris dans mes bras et je la portai jusqu’à l’hôtel.

Je me fis donner une chambre près de la sienne. Depuis long-temps il y avait entre nous quelque chose de saint, de fraternel et de sacré qui faisait qu’elle s’endormait sous mes yeux comme sous ceux d’une mère. Puis, voyant qu’elle était plus souffrante que je ne l’avais vue encore, et désespérant de pouvoir continuer notre route le lendemain, j’envoyai un exprès en poste, dans ma voiture, pour aller chercher à Milan et ramener à Sesto le docteur Scarpa.

Je remontai près de Pauline : elle était couchée ; je m’assis au chevet de son lit. On eût dit qu’elle avait quelque chose à me demander et qu’elle n’osait le faire. Pour la vingtième fois, je surpris son regard fixé sur moi avec une expression inouïe de doute.

— Que voulez-vous ? lui dis-je ; vous dési-