Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/378

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rez m’interroger et vous n’osez pas le faire. Voilà déjà plusieurs fois que je vous vois me regarder ainsi : ne suis-je pas votre ami, votre frère ?

— Oh ! vous êtes bien plus que tout cela, me répondit-elle, et il n’y a pas de nom pour dire ce que vous êtes. Oui, oui, un doute me tourmente, un doute terrible ! Je l’éclaircirai plus tard… dans un moment où vous n’oserez pas me mentir ; mais l’heure n’est pas encore venue. Je vous regarde pour vous voir le plus possible… je vous regarde, parce que je vous aime !…

Je pris sa tête et je la posai sur mon épaule. Nous restâmes ainsi une heure à peu près, pendant laquelle je sentis son souffle haletant mouiller ma joue, et son cœur bondir contre ma poitrine. Enfin elle m’assura qu’elle se sentait mieux et me pria de me retirer. Je me levai pour lui obéir, et, comme d’habitude, j’approchais ma bouche de son front, lorsqu’elle me jeta les bras autour du cou, et appuyant ses lèvres sur les miennes : Je t’aime ! murmura-t-elle dans un baiser, et elle re-