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LA SALLE D’ARMES.

qu’elle me faisait signe de la main en me montrant la terre. Bientôt cette illusion fut si grande que je crus m’entendre appeler ; je portai mes deux mains à mon front, car il me semblait que je devenais fou. Mon nom, prononcé une seconde fois d’une voix plus plaintive, me fit tressaillir, je rentrai dans ma chambre et j’écoutai ; une troisième fois mon nom arriva jusqu’à moi, mais plus faible. La voix venait de l’appartement à côté, c’était Pauline qui m’appelait, je m’élançai dans sa chambre.

C’était bien elle… elle, expirante, et qui n’avait pas voulu mourir seule, et qui, voyant que je ne lui répondais pas, était descendue de son lit pour me chercher dans son agonie ; elle était à genoux sur le parquet… Je me précipitai vers elle, voulant la prendre dans mes bras, mais elle me fit signe qu’elle avait quelque chose à me demander… Puis, ne pouvant parler et sentant qu’elle allait mourir, elle saisit la manche de ma chemise, l’arracha avec ses mains, mit à découvert la blessure à peine refermée, que trois mois au-