Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
LA SALLE D’ARMES

ser ; en effet, la bourrasque s’approchait avec la rapidité d’un cheval de course. Je mis bas mon habit, je pris un aviron de chaque main et je commençai à ramer vers le rivage.

J’avais à peu près deux lieues à faire avant de l’atteindre ; heureusement c’était l’heure du flux, et, quoique le vent fût contraire, ou plutôt qu’il n’y eût réellement point de vent, mais seulement des rafales qui se croisaient en tous sens, la vague me poussait vers la terre. De mon côté, je faisais merveille en ramant de toutes mes forces ; cependant la tempête allait encore plus vite que moi, de sorte qu’elle me rejoignit. Pour comble de disgrâce, la nuit commençait à tomber ; cependant j’espérais encore toucher le rivage avant que l’obscurité ne fût complète.

Je passai une heure terrible : mon bateau, soulevé comme une coquille de noix, suivait toutes les ondulations des vagues, remontant et