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LA SALLE D’ARMES

j’avais touché ; mais était-ce contre un rocher ? était-ce contre le sable ? Une vague m’avait remis à flot, et pendant quelques minutes je me trouvai emporté avec une nouvelle violence. Enfin la barque fut poussée en avant avec tant de force, que, lorsque la mer se retira, la quille se trouva engravée. Je ne perdis pas un instant, je pris mon palletot et sautai par-dessus bord, abandonnant tout le reste ; j’avais de l’eau seulement jusqu’aux genoux, et, avant que la vague, que je voyais revenir comme une montagne, ne m’eût rejoint, j’étais sur la grève.

Tu comprends que je ne perdis pas de temps : je mis mon palletot sur mes épaules, et je m’avançai rapidement vers la côte. Bientôt je sentis que je glissais sur ces cailloux ronds, qu’on appelle du galet, et qui indiquent les limites du flux ; je continuai de monter quelque temps encore ; le terrain avait de nouveau changé de nature ; je marchais dans ces