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LA SALLE D’ARMES.

je tressaillis comme à un avertissement, et, au lieu de suivre mon premier sentiment, je demeurai encore un instant dans l’ombre que projetait la voûte en avançant au-dessus de ma tête. Tout-à-coup je crus distinguer derrière moi un bruit lointain et prolongé, pareil à celui que ferait une porte en se fermant au fond d’un souterrain ; bientôt des pas éloignés encore se firent entendre, puis se rapprochèrent ; on montait l’escalier profond auquel appartenaient les trois marches que j’avais descendues. En ce moment la lune disparut de nouveau. D’un seul bond je m’élançai dans le corridor, et, à reculons, les bras étendus derrière moi, l’œil fixé sur l’enfoncement que je venais de quitter, je regagnai ma colonne protectrice, et je repris ma place. Au bout d’un instant, le même grincement qui m’avait réveillé se fit entendre de nouveau ; la porte s’ouvrit et se referma ; puis un homme parut, sortant à moitié de l’ombre, s’arrêta un instant pour