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LA SALLE D’ARMES.

affreuse agonie, tirez-moi d’ici. Je n’ai rien vu, je ne dirai rien, je le jure par ma mère.

— Pauline ! Pauline ! répétai-je en lui prenant les mains à travers la grille, Pauline, vous n’avez rien à craindre, je viens à votre aide, à votre secours : je viens vous sauver.

— Oh ! dit-elle en se relevant, me sauver, me sauver… oui, me sauver. Ouvrez cette porte, ouvrez-la à l’instant ; tant qu’elle ne sera pas ouverte je ne croirai à rien de ce que vous me direz. Au nom du ciel, ouvrez cette porte. — Et elle secouait la grille avec une puissance dont j’aurais cru une femme incapable.

— Remettez-vous, remettez-vous, lui dis-je, je n’ai pas la clef de cette porte, mais j’ai des moyens de l’ouvrir : je vais aller chercher…

— Ne me quittez pas, s’écria Pauline en me saisissant le bras à travers la grille avec une force inouïe ; ne me quittez pas, je ne vous reverrais plus.

— Pauline, lui dis-je en rapprochant la