Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/97

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stances fortuites avait manqué, que, si un seul de ces petits événemens dont la chaîne avait formé le fil conducteur qui m’avait guidé dans ce labyrinthe n’était pas venu au-devant de moi, à cette heure même Pauline, enfermée dans un caveau, se tordrait les bras dans les convulsions du poison ou de la faim ; tandis que moi, moi, dans mon ignorance, occupé ailleurs d’une futilité, d’un plaisir peut-être, je l’eusse laissée agonisante ainsi, sans qu’un souffle, sans qu’un pressentiment, sans qu’une voix fût venue me dire : Elle se meurt ; sauve-la !… Ces choses sont affreuses à penser, et la peur de réflexion est la plus terrible. Il est vrai que c’est aussi la plus consolante car, après nous avoir fait épuiser le cercle du doute, elle nous ramène à la foi, qui arrache le monde des mains aveugles du hasard pour le remettre à la prescience de Dieu.

Je restai une heure ainsi, et je te le jure,