Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/98

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continua Alfred, pas une pensée qui ne fût pure ne me vint au cœur ou à l’esprit. J’étais heureux, j’étais fier de l’avoir sauvée ; cette action portait avec elle sa récompense, et je n’en demandais pas d’autre que le bonheur même d’avoir été choisi pour l’accomplir. Au bout de cette heure elle me fit demander : je me levai vivement, comme pour m’élancer vers sa chambre ; mais à la porte les forces me manquèrent, je fus obligé de m’appuyer un instant contre le mur, et il fallut que la fille d’auberge revint sur ses pas en m’invitant à entrer pour que je prisse sur moi de surmonter mon émotion.

Elle s’était jetée sur son lit, mais sans se déshabiller. Je m’approchai d’elle avec l’apparence la plus calme que je pus : elle me tendit la main.

Je ne vous ai pas encore remercié, me