derrière, j’étais rendu. — Ah ! je dis, un verre du muscat, ça ne fera pas de mal. On me passe la bouteille. — À la santé du capitaine et de son heureux voyage ! Où est-il donc, le capitaine ? — À l’arrière, médit Nunzio. — Eh ! qu’est-ce que tu fais là, pilote ? — Tu vois bien, je me croise les bras ; le capitaine s’est chargé du gouvernail. — Ah ! ah! Sur ce, je me lève, et je vas le rejoindre. Il avait une main sur le timon et il tenait sa lorgnette de l’autre. La nuit commençait à tomber.
— Eh bien ! capitaine ?
— Elle y est toujours.
Je mis ma main sur mes yeux, je vis un petit point blanc, pas autre chose.
— C’est drôle, que je dis au capitaine, je crois que vous vous trompez, ce n’est pas une femme ça, c’est trop petit, ça m’a l’air d’une mouette.
— C’est la distance.
— Oh ! j’ai de bons yeux, je n’ai pas besoin de longue vue, moi... je m’en tiens à ce que j’ai dit, moi... c’est une mouette.
— Tu te trompes.
— Eh ! tenez, la preuve, c’est que la voilà qui s’envole. Le capitaine jeta un cri et s’élança sur le bastingage. — Eh bien ! dis-je en le retenant par le fond de sa culotte, qu’est-ce que vous allez donc faire ?
— C’est juste, elle aurait le temps de se noyer dix fois avant que j’arrivasse. Et il retomba plutôt qu’il ne redescendit.
— Comment ?
— Elle s’est jetée à la mer.
— Bah !
— Regarde.
Je pris sa lorgnette : inutile, il n’y avait plus rien.
— Eh bien ! dis je au capitaine, que voulez-vous ! voilà. Il se désolait. Allons, soyez un homme, et que les autres ne s’aperçoivent pas de cela.
— Va les trouver et dis à Nunzio qu’il peut dormir cette nuit, je resterai au gouvernail. Il me tendit la main, je la pris et je la serrai.