Page:Dumas - Le Capitaine Aréna.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le pilote, à remettre le bâtiment dans une ligne parfaitement verticale. Le pieu qui avait glissé fut rétabli en son lieu et place, l’échelle appliquée de nouveau à bâbord, et au bout d’une heure à peu près tout était aussi propre et aussi en ordre à bord du speronare que si rien d’extraordinaire ne s’était passé.

La nuit s’écoula sans accident aucun.


TÉRENCE LE TAILLEUR.

Le lendemain, à six heures du matin, nous vîmes arriver le guide et les deux mulets que nous avions fait demander la veille. Aucun dommage important n’était arrivé dans le village ; trois ou quatre cheminées étaient tombées, voilà tout.

Nous convînmes alors de nos faits avec le capitaine : il nous fallait trois jours pour aller par terre au Pizzo. En supposant que le vent changeât, il lui fallait, à lui, douze ou quinze heures, il fut convenu que s’il arrivait le premier au rendez-vous il nous attendrait jusqu’à ce que nous parussions ; si nous arrivions au contraire avant lui, nous devions l’attendre deux jours ; puis, si ces deux jours écoulés, il n’avait point paru, nous lui laissions une lettre dans la principale auberge de la ville, et nous lui indiquions un nouveau rendez-vous.

Ce point essentiel convenu, sur l’invitation du capitaine d’emporter avec nous le moins d’argent possible, nous prîmes chacun six ou huit louis seulement, laissant le reste de notre trésor sous la garde de l’équipage ; et, munis cette fois de nos passeports parfaitement en règle, nous enfourchâmes nos montures et prîmes congé de nos matelots, qui nous promirent de nous recommander tous les soirs à Dieu dans leurs