Page:Dumas - Le Capitaine Aréna.djvu/211

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sur la mort de son mari, et elle me pria de ne lui rien cacher. Je lui racontai tout ce que j’avais appris au Pizzo.

Ce fut alors qu’elle me fit voir la montre qu’elle avait rachetée, et que Murat tenait dans sa main lorsqu’il tomba… Quant à la lettre qu’il lui avait écrite peu d’instans avant sa mort, elle ne l’avait jamais reçue, et ce fut moi qui lui en donnai la première copie.

J’oubliais de dire qu’en souvenir et en récompense du service rendu au gouvernement napolitain, la ville de Pizzo est exemptée pour toujours de droits et d’impôts.


MAÏDA.

Comme je l’ai dit, notre speronare n’était point arrivé, et la chose était d’autant plus inquiétante que le temps se préparait à la tempête. Effectivement, la nuit fut affreuse. Nous nous étions logés, séduits par son apparence, dans une petite auberge située sur la plage même où débarqua le roi, et à une centaine de pas du petit fortin où est enterré Campana ; mais nous n’y fûmes pas plutôt établis que nous nous aperçûmes que tout y manquait, même les lits. Malheureusement il était trop tard pour remonter à la ville ; l’eau tombait par torrens, et les éclats du tonnerre se succédaient avec une telle rapidité qu’on n’entendait qu’un seul et continuel roulement qui dominait, tant il était violent, le bruit des vagues qui couvraient toute cette plage et venaient mourir à dix pas de notre auberge.

On nous dressa des lits de sangle ; mais, quelques recherches que l’on fit dans la maison, on ne put nous trouver de draps propres. Il en résulta que je fus obligé, comme la veille, de me jeter tout habillé sur mon lit ; mais au bout