Page:Dumas - Le Capitaine Aréna.djvu/68

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que lentement ; de sorte que nous ne perdions que peu à peu les détails du magnifique horizon que nous avions devant les yeux, et dont Lipari formait le centre.

Tant que les objets demeurèrent visibles, nous distinguâmes le gouverneur sur sa terrasse ; puis, lorsque le crépuscule fut enfin devenu assez sombre pour qu’ils commençassent à s’effacer, une lumière s’alluma comme un phare qui nous permit de ne point perdre la direction du château. Enfin, au bout d’une heure à peu près de nuit sombre, nous vîmes une fusée s’élancer de terre et aller s’éteindre dans le ciel.

C’était le signal d’un feu d’artifice que le gouverneur tirait en notre honneur.

Lorsque le dernier soleil fut évanoui, lorsque la dernière chandelle romaine fut éteinte, je pris ma carabine, et, en réponse à sa dernière politesse, je lâchai le coup en l’air.

Nous nous demandions si nous avions été vus ou entendus de la terre, lorsque nous vîmes à notre tour un éclair qui sillonnait la nuit, et que nous entendîmes, mourant sur les flots, la détonation d’un coup de feu.

Puis tout retomba dans le silence et dans l’obscurité.

Comme la journée avait été dure, nous rentrâmes aussitôt dans notre cabine, où nous ne tardâmes point à nous endormir.


EXCURSION AUX ÎLES ÉOLIENNES.

STROMBOLI.

Nous nous réveillâmes en face de Panaria. Toute la nuit le vent avait été contraire, et nos gens s’étaient relayés pour