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de la rive, et déjà, malgré l’obscurité de la nuit, on commençait à l’apercevoir, pareille à une ligne sombre, lorsque tout à coup le canot, lancé avec la rapidité d’une flèche, descendit d’une vague sur un rocher, et se brisa comme s’il eût été de verre.

Chacun alors oublia ses compagnons pour ne s’occuper que de soi et tira vers la terre. Le Serpent-Noir fut celui qui y aborda le premier ; aussitôt, il frotta l’un contre l’autre deux morceaux de bois sec et alluma un grand feu, afin que ses compagnons pussent le rejoindre ; cette précaution ne fut pas inutile, et, dix minutes après, guidé par le phare sauveur, tout l’équipage — à l’exception du capitaine Pamphile — était réuni autour du grand chef.


XII

Comment le capitaine Pamphile passa deux nuits fort agitées,
l’une sur un arbre, l’autre dans une hutte.

première nuit

Grâce au soin que nous avons pris de présenter à nos lecteurs le capitaine Pamphile comme un nageur de premier ordre, nous espérons qu’ils n’auront pas conçu une trop vive inquiétude en le voyant tomber à l’eau avec ses compagnons de voyage ; en tout cas, nous nous empressons de les rassurer, en leur disant qu’au bout de dix