Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/168

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vait mis à même de faire de profondes études sur l’instinct des animaux. Il présuma que ces haltes renouvelées, quoique sans succès, avaient un motif quelconque ; en effet, à la première démonstration du même genre que fit l’animal, le capitaine Pamphile s’arrêta et lui donna tout le temps de développer son attention. Les résultats ne se firent pas attendre : l’ours creusa la terre ; puis, au bout de quelques secondes, il mit à nu un groupe de tubercules tout à fait appétissants à voir ; le capitaine Pamphile y goûta ; ils tenaient à la fois de la truffe et de la patate.

La découverte était précieuse : aussi laissa-t-il toute liberté à son ours d’en chercher de nouvelles ; au bout d’une heure, il y en avait une moisson suffisante au souper de l’homme et de l’animal. Le repas terminé, le capitaine Pamphile avisa un arbre isolé, et, après s’être assuré que son feuillage ne recélait point le plus petit reptile, il attacha son ours au tronc, et se servit de lui comme d’une courte échelle pour atteindre les premières branches. Arrivé là, il s’y établit comme il avait déjà fait dans la forêt ; seulement, sa nuit fut parfaitement tranquille, les loups ayant été tenus à distance par l’odeur de l’ours.

Le lendemain matin, le capitaine Pamphile se réveilla tout à fait calme et reposé. Son premier coup d’œil fut pour son ours : il dormait tranquillement au pied de l’arbre. Le capitaine Pamphile descendit et le réveilla ; puis tous deux reprirent amicalement le chemin de Philadelphie, où ils arrivèrent à onze heures du soir.