Vingt-quatre heures et la soif de vengeance qui dévorait M. Coumbes avaient amené une révolution dans les instincts et dans les habitudes de ce personnage.
Depuis qu’il avait trouvé dans le fils de Millette un héros capable de vaincre ou de mourir à sa place, l’ex-portefaix, d’essentiellement pacifique qu’il avait toujours été, devenait tout à coup belliqueux.
Le matin, après que Marius l’eut quitté pour aller chercher M. Riouffe, M. Coumbes avait opéré une audacieuse sortie dans son propre jardin, le fusil en bandoulière, redressant son échine, que l’habitude des travaux manuels et du jardinage tenait ordinairement courbée vers la terre. Il s’était promené avec des allures de matamore dans une allée où il lui paraissait impossible qu’on ne l’aperçut pas du chalet ; plusieurs fois il s’était arrêté, avait fait jouer les