Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/235

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M. Coumbes s’amusait donc de moins en moins, et, en vérité, ce n’était pas sans motif. Cependant il se releva un peu de ce prodigieux affaissement moral. L’influence du foyer domestique sur les organisations semblables à celle que possédait M. Coumbes est considérable. Quelle que soit la faiblesse qui les caractérise, elles trouvent une certaine force lorsqu’elles rentrent dans l’enceinte que la loi et le sentiment consacrent. Les murs dont elles connaissent chaque détail, qui les ont abritées du soleil, de la pluie, de l’orage, leur communiquent cette énergie vivifiante que la terre donnait à Antée  : elles deviennent capables de les défendre. Livide, les yeux éteints, la respiration oppressée, M. Coumbes voyait cependant, mais comme à travers un nuage, ce qui se passait autour de lui. Un incident bien misérable auprès des événements dont il venait d’être la victime lui fit retrouver ses sens et la force de se défendre. À travers la porte, que les allants et les venants laissaient entrouverte, il aperçut un jeune curieux qui, pour dominer la scène et contempler à son aise le criminel, s’était suspendu à une branche du fameux figuier, laquelle pliait et était près de casser sous le poids du petit drôle.

Cet attentat à sa propriété lui sembla plus monstrueux que la méprise et les mauvais traitements dont il avait été victime.