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Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/239

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arriver monsieur le maire, et le compte de ton gueux de fils sera vite réglé, va.

Millette allait répondre avec la même véhémence, mais un des assistants éleva la voix :

– Eh ! laissez donc jaser cet homme ; ne voyez-vous pas que la peur l’a rendu à moitié fou ? J’étais dans le chalet quand le chirurgien est arrivé et a relevé M. Riouffe et j’ai entendu Mlle Madeleine raconter, tout en sanglotant, qu’elle avait vu M. Marius poursuivre l’assassin. Vous voyez bien qu’il n’était pas le coupable, puisqu’il poursuivait, au contraire, celui qui avait fait le coup.

– Mlle Madeleine ! fit M. Coumbes, je le crois bien ; elle est comme celle ci, elle le défendra contre tous…

M. Coumbes s’arrêta brusquement. Il venait d’apercevoir la silhouette sévère de Marius, qui, depuis quelques instants, était entré dans la chambre et qui avait entendu la plus grande partie du dialogue précédent. Le jeune homme fit un pas en avant ; Millette l’aperçut et se jeta dans ses bras.

– Te voilà, Dieu soit béni ! s’écria-t-elle. Sais-tu ce qui se passe ici, mon pauvre enfant ? On t’accuse ; on prétend que c’est toi qui as frappé M. Riouffe. Défends-toi, Marius ; prouve à ceux qui osent avancer cette calomnie que tu as l’âme trop noble, trop