Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/252

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– Oui, monsieur, un innocent, répliqua Madeleine avec assurance.

– En vérité, mademoiselle, je déplore votre aveuglement. Rarement, il nous est permis de pouvoir asseoir une opinion sur la culpabilité de l’accusé avant la fin de l’instruction ; mais, cette fois, en présence des preuves surabondantes que je trouve, à chaque pas que je fais en avant dans cette malheureuse affaire, je puis, tout au contraire, affirmer, dès aujourd’hui, non pas seulement que l’accusé est coupable, mais le suivre pas à pas sur la route du crime et préciser les circonstances de sa perpétration. Il vous cherche dans le jardin, il ne vous trouve pas ; il pénètre dans la maison, il rencontre votre frère ; dans l’impossibilité d’expliquer sa présence chez vous à cette heure, il le frappe. Eh ! mon Dieu, cela se voit tous les jours.

– Non, monsieur, les choses ne se sont point passées ainsi, car Marius était dans le jardin, près de moi, aux premiers cris qu’a poussés mon frère. Et ce vol, comment l’admettez-vous ?

– Dans son trouble, songeant à fuir, sans ressources personnelles, il a pris le premier argent qui est tombé sous la main.

– Et ce secrétaire fracturé, et l’individu que nous entrevoyions et qu’il a poursuivi ?

– Vos objections, mademoiselle, ne pourraient