Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/55

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forte qu’il alla immédiatement requérir un maçon de son voisinage et le mit à l’œuvre pour égaler son voisin.

Cette dépense fit bien murmurer sourdement l’esprit d’ordre et d’économie qui présidait à toutes les actions de M. Coumbes ; mais son amour-propre de propriétaire sut étouffer ces reproches. Il se dit qu’une muraille protégerait bien autrement son jardin que les roseaux ne l’avaient fait jusqu’alors ; qu’elle aurait encore sur ceux-ci l’avantage de mettre à l’abri des voleurs les fruits et les légumes, qui désormais ne pouvaient plus manquer. Et, lorsque la quadruple muraille fut achevée, elle avait si bon air, elle était si blanche, si proprement recrépie ; les morceaux de bouteille, dont on avait orné son faîte, reluisaient si joliment au soleil, que M. Coumbes se sentit plein de reconnaissance pour celui dont l’initiative l’avait décidé à cette dépense.

M. Coumbes se remit donc à pêcher, à bêcher et à être heureux de plus belle, ne s’inquiétant de son futur voisin que pour songer aux belles parties qu’ils pourraient faire de compagnie, si par hasard il aimait la pêche.

Cependant, quelque temps après, ayant jeté un coup d’œil sur les travaux qui marchaient rapidement, il s’aperçut qu’ils étaient d’une importance qu’il n’avait pas supposée jusqu’alors, et pour la première