Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/62

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de la société des Vampires. Soyez tranquille, mes renseignements sont bien pris. D’ailleurs s’il devenait gênant, il y aurait toujours moyen de s’en débarrasser.

M. Coumbes ne perdait pas une parole de cette conversation. Lorsqu’il avait entendu insulter sa propriété, il avait eu, pendant un moment, l’idée d’apparaître et de répondre à l’insulte par une critique raisonnée de l’habitation voisine dont, en ce moment, tous les défauts lui apparaissaient saillants ; mais, lorsque le jeune maître parla de vampires, lorsqu’il déclara avec une aisance et une insouciance parfaites, son intention de se délivrer d’un voisin incommode, M. Coumbes supposa qu’il était en face d’une redoutable association de malfaiteurs. Tout son sang reflua dans ses veines ; il se courba de plus en plus pour échapper aux regards de ces suceurs de sang, jusqu’à ce qu’il fût complètement aplati sur sa chaise.

Cependant, n’entendant plus aucun bruit, il reprit peu à peu ses esprits et voulut jeter un coup d’œil dans le camp de ceux que, à dater de cet instant, il considérait comme ses ennemis. Il releva doucement d’abord son buste, ensuite sa tête, se grandit de toute la hauteur de ses pieds, jusqu’à ce que son front fût arrivé au niveau de l’arête supérieure du mur. Mais, en ce moment même, un des