Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/63

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jeunes amis de M. Riouffe avait eu la même idée que M. Coumbes, et avait choisi précisément la même place que lui, pour inspecter le domaine du voisin, de telle sorte que, lorsque ce dernier leva les yeux, il aperçut, à un pied de son visage, une figure à laquelle de légers favoris noirs donnaient un air vraiment satanique.

La surprise de M. Coumbes fut si violente, le mouvement de terreur que cette sensation imprima à son corps fut si brusque, que la chaise, mal assurée dans le sable, chancela, et qu’il roula dans la poussière.

À l’appel de leur compagnon, les trois autres jeunes gens accoururent, et ce fut au milieu des huées, sous une pluie de brocards et de lazzis, que l’infortuné M. Coumbes opéra sa retraite jusqu’à son cabanon.

La guerre était déclarée entre le vieux propriétaire et ceux qu’il avait entendus se qualifier du titre de membres de la société des Vampires.

Bien que M. Coumbes fût resté parfaitement étranger au mouvement romantique de l’époque, et qu’il n’eût jamais cherché à approfondir la physiologie des monstres du monde intermédiaire, ce mot de vampire lui rappelait vaguement quelques contes qui avaient bercé son enfance, et leur souvenir, si indécis qu’il fût, lui donnait le frisson.

M. Coumbes pensa à prévenir l’autorité, mais il