Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/73

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ce dénouement à ses études cynégétiques, ils parurent à toutes les portes du chalet et éclatèrent en bravos tumultueux.

M. Coumbes fut tenté de décharger son dernier coup sur la bande, mais sa prudence ordinaire triompha de la violence de son caractère, et il regagna sa retraite tout consterné.

C’était un dimanche matin que ceci s’était passé, et, pour éviter de nouvelles avanies, M.  Coumbes se renferma dans son cabanon pendant toute la journée.

Il était bien loin le temps où les satisfactions de l’orgueil qui voit ses désirs accomplis remplissaient son cœur ; un orage bien autrement terrible que ceux que soulevait le mistral avait passé sur sa vie ; ses plaisirs habituels, ses occupations si douces avaient perdu tout leur attrait, en même temps que s’en était allée la haute confiance qu’il possédait autrefois en lui-même ; il eût senti un thon se débattre à l’hameçon de sa palangrotte, que son cœur n’eût pas palpité, il se voyait tellement amoindri à ses propres yeux, qu’il n’eût pas eu le courage de revendiquer à sa gloire les merveilleux résultats horticoles de l’année qui venait de s’écouler.

Personne ne peut déterminer la capacité du cœur humain ; un grain de millet suffit à le remplir et une montagne y est à l’aise ; ces futiles jouissances, ces