Page:Dumas - Le Meneur de loups (1868).djvu/242

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Lisette, toujours suivie de Thibault, remonta quelques marches, entra dans une espèce de petit office dont la fenêtre donnait sur le jardin, et ouvrit la fenêtre.

Cette fenêtre était à quelques pieds seulement du sol. Thibault s’élança et toucha la terre sans s’être fait aucun mal.

– Vous savez où est votre cheval, s’écria Lisette ; sautez dessus, et ne vous arrêtez qu’à Vauparfond.

Thibault eût bien voulu remercier la soubrette de ses bons avis ; mais elle était à six pieds au-dessus de sa tête, et il n’avait pas de temps à perdre.

En deux bonds, il gagna le massif d’arbres sous lequel était abritée la petite fabrique qui servait d’écurie à son cheval.

Seulement, son cheval y était-il ?

Un hennissement le rassura sur ce point.

Cependant ce hennissement semblait un cri de douleur.

Thibault entra dans la petite fabrique, étendit les mains, toucha son cheval, rassembla les rênes, et sauta sur son dos sans mettre le pied à l’étrier.

Thibault, nous l’avons dit, était devenu tout à coup un écuyer consommé.

Mais, en recevant ce fardeau, auquel il devait cependant être accoutumé, le cheval plia.

Thibault lui mit les éperons au ventre afin de l’enlever.

Le cheval, en effet, tenta de s’élancer ; mais à peine eut-il levé les deux jambes de devant, qu’il poussa un de ces hennissements douloureux comme Thibault en avait déjà entendu, et se coucha sur le côté.

Thibault dégagea vivement sa jambe de dessous lui, ce qui lui fut assez facile, vu les efforts que l’animal faisait pour se relever, et il se trouva debout.